Mécanisme mondial d’assurance indicielle

Programme innovant du pôle Finance et marchés des Pratiques mondiales de la Banque mondiale

Le Mécanisme mondial d’assurance indicielle (Global Index Insurance Facility – GIIF) est un programme multi-bailleurs appuyant le développement et la croissance des marchés locaux de l’assurance indicielle couvrant les aléas climatiques et les catastrophes naturelles dans les pays en développement, majoritairement l’Afrique sub-saharienne, l’Amérique latine et les Caraïbes et la région Asie-Pacifique. Les partenaires régionaux du GIIF assurent désormais plus de 600 000 petits exploitants agricoles, éleveurs et petites entreprises, pour des sommes assurées représentant 119 millions de dollars, et proposent des informations et un accès à l’assurance indicielle à un public de plus d’un million de personnes. Le GIIF se propose d’élargir l’utilisation de l’assurance indicielle pour en faire un outil de gestion du risque dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de l’atténuation du risque de catastrophe naturelle.

Approche relativement récente et innovante dans le domaine de l’assurance, l’assurance indicielle indemnise les pertes d’actifs ou d’immobilisations, la baisse de fonds de roulement essentiellement, imputables aux conditions météorologiques ou aux catastrophes naturelles sur la base d'un indice prédéterminé (le volume des précipitations, l’activité sismique ou le taux de mortalité du bétail par exemple), et ce sans nécessiter le recours aux services traditionnels d’experts en évaluation de sinistres. Le règlement des sinistres est également plus rapide et plus objectif. Voir FAQ Assurance indicielle pour de plus amples informations.

L’assurance est essentielle au développement, les pertes non assurées ayant pour effet d’enfermer les populations dans un cercle vicieux de dénuement. Malheureusement, dans de nombreux pays en développement, l’assurance agricole et l’assurance contre les catastrophes naturelles ne sont pas proposées ou leur coût est prohibitif. L’assurance indicielle peut aider à stabiliser le revenu des petites entreprises et des exploitants agricoles modestes en cas de pertes de récoltes imputables aux conditions climatiques, permettant de protéger les moyens de subsistance et les actifs et d’améliorer la gestion du risque à long terme pour les 2,5 milliards de petits exploitants agricoles que compte le monde.

STRATÉGIE DU GIIF

La stratégie du GIIF, qui s’appuie tant sur le secteur privé que sur le soutien des pouvoirs publics, est d’instaurer des marchés de l’assurance indicielle viables. La création de nouveaux marchés passe obligatoirement par l’adoption d’une approche comportant plusieurs volets : (nouvelle photo ci-dessous ?) :

  • Campagnes d’information : campagnes de promotion et d’information du public dans les médias, ciblant les assureurs, les distributeurs, les exploitants agricoles et autres clients. Ces campagnes représentent une grande partie des coûts de départ, les marchés de l’assurance indicielle n’étant pas encore très bien compris du fait de leur nouveauté.
  • Renforcement des capacités : octroi de subventions aux partenaires de mise en œuvre pour accompagner la formation des institutions financières et des assureurs locaux à l’élaboration des contrats d’assurance indicielle et à la prise en charge des demandes d’indemnisation ; études de faisabilité ; aide au renforcement des systèmes juridiques, réglementaires et de surveillance liés à l’assurance indicielle au niveau national comme au niveau régional et autres activités de conseil à l’intention des parties prenantes privées et publiques.
  • Accompagnement financier/fiscal pour faire baisser le coût de l’assurance agricole (y compris l’aide au paiement de la prime) : au vu de l’apparition récente du marché de l’assurance agricole dans de nombreux pays en développement, les aides au paiement de la prime sont l’une des solutions dont disposent les pouvoirs publics pour soutenir la demande dans le secteur. Il est essentiel d’employer le mécanisme adéquat au cours de chaque stade de développement du marché de l’assurance, en instaurant des dispositifs incitatifs adaptés qui renforceront la demande pour l’assurance tout en comblant les lacunes du marché.

Pour de plus amples informations sur les régions/pays dans lesquels émergent les marchés de l’assurance indicielle GIIF, voir Afrique sub-saharienne, Amérique latine & Caraïbes et Asie-Pacifique.

PARTENAIRES TECHNIQUES

Certains partenaires du GIIF, les plus récents notamment, ont une expérience limitée de la réassurance et de la modélisation actuarielle. Notre partenaire technique (Swiss Re) aide nos partenaires régionaux à mettre au point leurs produits, à fixer le prix des produits indiciels et à élaborer la documentation contractuelle relative à l’assurance et à la réassurance. Swiss Re aide par ailleurs à expliquer les aspects techniques de la réassurance aux régulateurs. Le GIIF explore également des partenariats techniques avec d’autres spécialistes, tels que les concepteurs de contrats et les fournisseurs de données satellitaires.

Pour de plus amples informations sur les partenaires techniques du GIIF, voir Assureurs/Réassureurs et  Fournisseurs de données.

 

INSTAURER DES MARCHÉS VIABLES POUR L’ASSURANCE INDICIELLE

Le GIIF collabore avec des partenaires du secteur public et du secteur privé pour instaurer des marchés de l’assurance indicielle.

En ce qui concerne le secteur privé, l’Équipe GIIF finance des partenaires régionaux, à savoir un « agent » intermédiaire, qui élabore les produits d’assurance indicielle, et des sociétés d’assurance régionales qui se chargent ensuite de commercialiser les produits. Les produits d’assurance indicielle sont souvent regroupés avec des offres de prêt ou de crédit, ou d’autres types de microassurance, et sont essentiellement distribués par le biais de courtiers-fournisseurs tels que les entreprises agro-industrielles, les banques ou les institutions de microfinance et les coopératives.

Récemment créée avec le soutien de la Fondation Syngenta pour une agriculture durable, la société de courtage ACRE, l’un des partenaires régionaux du GIIF en Afrique sub-saharienne, a élaboré des produits d’assurance aléas climatiques, rendement des surfaces et bétail qu’elle commercialise sous l’appellation Kilimo Salama. Ces produits couvrent un large éventail de cultures et de cheptel laitier et assuraient 185 000 exploitants agricoles au Kenya, au Rwanda et en Tanzanie en 2013, avec des projets de développement en Afrique de l’Est.

Du côté du secteur public, l’Équipe GIIF collabore étroitement avec les pouvoirs publics aux niveaux régional et national sur les questions de politique, en vue d’instaurer un environnement légal et réglementaire favorable à l’assurance indicielle. Des partenariats public-privé forts seront essentiels pour instaurer des marchés de l’assurance indicielle viables dans les pays en développement.

L’un des accomplissements majeurs de l’Équipe GIIF est la révision du cadre légal et réglementaire de la zone CIMA, avec pour résultat la vente d’assurance indicielle dans 14 pays francophones d’Afrique de l’Ouest.

L’instauration de marchés viables doit s’accompagner en parallèle de l’élaboration de mécanismes d’offre et de demande. En ce qui concerne l’offre, il faut renforcer la capacité des réassureurs, des assureurs et des intermédiaires dans divers domaines, tels que l’élaboration des produits, la modélisation du risque actuariel, la distribution des produits et la prise en charge des demandes d’indemnisation. Quant à la demande, il est nécessaire d’éduquer la clientèle pour lui permettre d’apprécier le rôle de l’assurance comme outil de gestion du risque pour les bénéficiaires finaux et les institutions qui les servent. Il faut renforcer la capacité des distributeurs, les banques par exemple, à quantifier le risque, de manière à leur donner les moyens d’évaluer le montant des primes et le risque climatique. 

 Pour terminer, un marché viable est un marché qui offre une gamme de produits à un coût abordable pour une grande proportion du marché cible. Pour garantir la viabilité à long terme du marché, le cadre légal et réglementaire doit être suffisamment solide pour protéger les consommateurs tout en encourageant l’innovation.

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